Prise en charge des nausées et vomissements liés à la grossesse
Des nausées et vomissements surviennent chez 50 à 90 % des femmes en début de grossesse. La cause n’est pas clairement établie. La situation est sans gravité dans la plupart des cas et il n’y a pas de risque pour la mère ou le foetus. Mesures non médicamenteusesLa plupart des nausées et vomissements liés à la grossesse peuvent se gérer avec des mesures non médicamenteuses, mais aucune prise en charge n’a été évaluée de manière rigoureuse. La prise fréquente (toutes les 2 à 3 heures) de boissons ou d’aliments en petites quantités (de préférence pauvres en graisses) peut être conseillée. D' autres mesures peuvent être utiles: éviter les odeurs de nourriture qui provoquent des nausées, prise de boissons gazeuses, repos en position couchée, air frais régulier. Mesures médicamenteusesDes médicaments contre les nausées et vomissements sont souvent pris durant la grossesse. Leur efficacité n’a toutefois pas été examinée dans des essais cliniques rigoureux, et les informations concernant un risque tératogène éventuel sont généralement limitées. Quand un médicament est jugé nécessaire, le choix doit porter sur le mieux évalué, avec des études épidémiologiques dont les résultats sont rassurants quant à la tératogénicité [n.d.l.r.: concernant les médicaments et la grossesse, voir également les ]. Antihistaminiques H1 non phénothiaziniquesL’effet tératogène éventuel des antihistaminiques H1 a suscité une grande inquiétude dans les années ’70. Une méta-analyse de 24 études, publiée en 1997, ayant inclus au total plus de 200.000 femmes enceintes, conclut à l’absence d’un risque accru de tératogénicité, mais ne fournit aucune information concernant chaque antihistaminique H1 pris individuellement. L’efficacité antiémétique des antihistaminiques H1 durant la grossesse a été évaluée dans plusieurs essais cliniques qui ont également été réunis dans une méta-analyse. Bien que les résultats des études soient hétérogènes, ceux-ci indiquent un effet antiémétique. Les auteurs de La Revue Prescrire estiment que le niveau de preuve de ces méta-analyses est assez modeste, et que les données doivent être examinées séparément pour chaque substance.
MétoclopramideLe métoclopramide est une alternative à la doxylamine. Son efficacité antiémétique n’a pas été étudiée dans la population particulière des femmes enceintes. Les données chez celles-ci sont encore très limitées mais ne montrent pas de risque tératogène. Le métoclopramide n’est pas tératogène chez l’animal. Les effets indésirables extrapyramidaux sont liés à la dose. Dérivés de la phénothiazineDes données sont disponibles concernant un effet favorable des dérivés de la phénothiazine en cas de nausées et vomissements liés à la grossesse. Les rapports de cas sur un effet tératogène n’ont pas été confirmés dans des études observationnelles chez 4.000 femmes au total, exposées entre autres à la prométhazine, à la chlorpromazine et à la perphénazine.
DiversLe doute persiste quant à l’efficacité de la pyridoxine (vitamine B6) aux doses examinées (30 mg p.j. et 75 mg p.j.). Les données concernant sa sécurité d’emploi sont rassurantes. La dompéridone, les corticostéroïdes et l’ondasétron ne peuvent pas être utilisés en raison de la faiblesse voire de l’absence de données. D' après:
Note de la rédactionPour les médicaments discutés, il est indiqué ci-dessous si les nausées et vomissements en général (indiqué par *) ou liés à la grossesse (indiqué par **) sont repris parmi les indications dans la notice belge. La dose n’est pas mentionnée pour les médicaments déconseillés par La Revue Prescrire.
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