Une étude menée par des investigateurs belges (Amant F, Van Calsteren K et al.), publiée ce 10 février comme article early online sur le site Web de The Lancet Oncology, a reçu un large écho dans les médias.
Il s’agit d’une étude observationnelle des effets à long terme de l’exposition in utero à la chimiothérapie : “Long-term cognitive and cardiac outcomes after prenatal exposure to chemotherapy in children aged 18 months or older: an observational study” [doi:10.1016/S1470-2045(11)70363-1, résumé libre d’accès sur www.thelancet.com/journals/lanonc/onlinefirst; éditorial s’y rapportant: doi:10.1016/S1470-2045(11)70408-9].
L’étude a suivi 70 enfants ayant été exposés in utero à la chimiothérapie (le plus souvent des anthracyclines en raison d’un cancer du sein) pendant le 2eet/ou le 3etrimestre de la grossesse (pas pendant le 1ertrimestre), sur une période variant de 16,8 à 211 mois (valeur médiane de 22,3 mois). Les résultats sont encourageants: les résultats concernant les fonctions cognitives et les critères d’évaluation cardiaques se situaient chez la plupart des enfants dans les valeurs normales; de légères anomalies au niveau de quelques paramètres tels que la fréquence cardiaque ou la fraction d’éjection ont toutefois été constatées chez les enfants exposés aux anthracyclines. Les scores concernant le développement neurocognitif étaient moins élevés chez les enfants prématurés, ce qui était prévisible mais il n’est pas exclu que la chimiothérapie ait encore renforcé cet effet.
Il convient bien entendu de tenir compte des limites de l’étude, entre autres l’absence d’un groupe-témoin ayant subi les mêmes tests, la courte durée de suivi et le nombre limité d’enfants. Les investigateurs poursuivent donc leur étude, en y incluant de nouveaux enfants ainsi qu’un groupe-témoin.