Ces derniers jours, la rédaction du CBIP a reçu plusieurs demandes pour savoir s’il est souhaitable pendant l’épidémie corona pour les patients asthmatiques ou atteints de BPCO de poursuivre leur traitement d’entretien et s’il est sûr d’utiliser des corticostéroïdes nasaux en cas de rhume des foins maintenant que la saison pollinique du bouleau a commencé. Et qu’en est-il des patients sous immunosuppresseurs ?
 
Les patients asthmatiques doivent-ils poursuivre leur traitement d’entretien (y compris les corticostéroïdes inhalés (CSI)) ? Oui, des organisations telles que GINA déclarent actuellement à l’unanimité que les patients doivent poursuivre leur traitement d’entretien. The Centre for Evidence-Based Medicine de l’Université d’Oxford conclut qu’il n’existe actuellement aucune preuve d’un lien entre le CSI et l’évolution défavorable d’une infection COVID-19. Les avantages d’un bon contrôle de l’asthme l’emportent en ce moment sur les inconvénients théoriques.
 
Les patients atteints de BPCO devraient-ils poursuivre leur traitement d’entretien ? Oui, des organisations telles que GOLD déclarent actuellement à l’unanimité que les patients doivent poursuivre leur traitement d’entretien. Il n’y a actuellement aucune preuve scientifique, selon GOLD, que les CSI (ni les corticostéroïdes oraux, voir infra) doivent être évités chez les patients atteints de BPCO lors de cette épidémie COVID-19. Les avantages d’un bon contrôle de BPCO l’emportent en ce moment sur les inconvénients théoriques.
 
Les corticostéroïdes nasaux peuvent-ils être démarrés en toute sécurité chez les patients atteints de rhume des foins maintenant que la saison pollinique du bouleau a commencé? Il n’y a aucune information étayée à ce sujet. Le site web AllergyUK encourage les personnes allergiques à commencer correctement leur traitement (préventif), y compris les antihistaminiques et les corticostéroïdes nasaux. Les conseils d’experts vont dans le même sens. Il faut éviter que les patients atteints de rhume des foins éternuent beaucoup et répandent des aérosols, ce qui favorise la propagation du virus chez les patients COVID-19. Les corticostéroïdes nasaux sont le plus efficace pour le rhume des foins ; les antihistaminiques par voie orale ou en gouttes nasales sont une alternative. Il n’existe actuellement aucune preuve scientifique que les corticostéroïdes nasaux doivent être évités.
 
Les patients sous immunosuppresseurs, par exemple dans le contexte de maladies immunitaires chroniques, devraient-ils poursuivre leur traitement ? Il n’y a aucune information étayée sur le COVID-19 et immunosuppression par corticostéroïdes oraux, DMARD ou agents biologiques. Plusieurs organisations de rhumatisme (The European Leage Against Rheumatism (EULAR) et le British Society for Rheumatology) et de maladies inflammatoires de l’intestin (British Society of Gastroenterology et Crohn’s&Colitis UK) déconseillent l’arrêt. Le message au patient et au médecin généraliste est de consulter le spécialiste avant d’arrêter le traitement.