Nouveaux communiqués sur les effets indésirables des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) 23 décembre 2004

 

Dans notre communiqué du 20 décembre 2004 dans la rubrique Bon à savoir , nous vous informions de la décision du National Institute of Health américain d’interrompre prématurément une étude (« APC-study ») avec l’AINS COX-2 sélectif célécoxib (Celebrexâ), et ce en raison d’un risque accru d’accidents cardio-vasculaires avec le célécoxib par rapport au placebo. Entre-temps, deux communiqués ont à nouveau été publiés sur les AINS.

-         Le 20 décembre 2004, le National Institute of Health a à nouveau décidé d’interrompre une étude avec des AINS, en particulier une étude contrôlée par placebo avec le célécoxib et le naproxène dans la prévention de la démence d’Alzheimer chez des patients à risque (« Alzheimer’s Disease Anti-inflammatory Prevention Trial » ou « ADAPT-study »); cette étude était subsidiée par le National Institute on Aging. La décision d’interrompre l’étude a été prise à la lumière des résultats de l’étude APC mentionnée ci-dessus, mais aussi parce que l’analyse intermédiaire des résultats de l’étude ADAPT a montré un risque accru d’accidents cardio-vasculaires avec le naproxène; dans l’étude ADAPT, une augmentation du risque n’a pas été observée avec le célécoxib. Plus d’informations sur le site internet de la Food and Drug Administration américaine et sur le site internet du National Institute of Health    

-         L’European Medicines Agency (EMEA) a publié le 22 décembre sur son site internet un communiqué de presse sur les effets indésirables des AINS COX-2 sélectifs valdécoxib (Bextraâ) et parécoxib (Dynastatâ).Ce communiqué fait état de réactions cutanées graves (entre autres syndrome de Stevens-Johnson et syndrome de Lyell) avec le valdécoxib, et d’une incidence accrue d’accidents cardio-vasculaires avec le valdécoxib et le parécoxib, par rapport au placebo, dans deux études réalisées chez des patients ayant subi un pontage.

 

Ces communiqués ne doivent pas susciter un sentiment de panique. Ils renforcent toutefois nos commentaires antérieurs selon lesquels les AINS, classiques ou COX-2 sélectifs, ne doivent être utilisés qu’en cas de nécessité réelle, et en veillant aux précautions d’usage et aux recommandations en matière de posologie et de durée de traitement [voir Folia de septembre 2004  et Folia de novembre 2004 ]. Que de tels effets des AINS soient mis en évidence maintenant s’explique probablement par le fait qu’il existe actuellement une plus grande vigilance aux accidents cardio-vasculaires dus aux AINS, mais aussi par le fait que les études réalisées en prévention des polypes du côlon et en prévention de la maladie d’Alzheimer sont les premières études randomisées dans lesquelles les AINS ont été étudiés à long terme.